mardi 2 février 2010

Café et philo


Philosophons entre deux gorgées de café. Nous sommes le 2 février 2010. Je prends une profonde inspiration et je le redis en moi-même... 2 février 2010. Cette date résonne en moi comme le titre d'un film de science-fiction. Pourtant, nous sommes tous bel et bien là, parcelles vibrantes dans cette année aux couleurs qui semblaient jadis futuristes. Je réalise, en m'y arrêtant, que les dernières années ont défilé à un rythme effréné. Et une part de moi s'était imposé ce rythme, ce mode de vie. Aujourd'hui, dans une vie nouvelle, à mille lieues de mon Québec d'attachement, je prends le temps de vivre. Lorsque je respire, j'essaie de prendre le temps de le réaliser et lorsque je marche au grand air, je prends le temps de me dire que je suis en vie et qu'il n'y a rien de plus merveilleux qui puisse être.

J'ai toujours affectionné l'écriture. Depuis bien avant mon adolescence, j'écrivais de la poésie et de la prose. C'était là ma façon de m'évader du monde et de donner vie à mes rêves les plus fous. L'inspiration pouvait monter en moi sans prévenir ; à toute heure du jour, toute heure de la nuit. Je me souviens que, bien souvent, au milieu de la nuit, je devais me lever pour écrire les quelques vers qui m'étaient apparus en esprit, sans quoi ils se perdaient. Parfois, l'inspiration était telle, que j'écrivais des heures durant, à la simple lueur d'une chandelle, comme l'aurait fait - des siècles plus tôt - Émile Nelligan, dont j'étais sans contredit la plus grande admiratrice. Je me souviens de cette époque où écrire me donnait vie et où quasi chaque inspiration que je prenais m'insufflait un vers à coucher sur papier. C'était une période de ma vie où je me laissais profondément guider par mes passions et par ce qui, en moi, coulait de source. Je mettais à profit ce que la vie m'avait donné. Mon goût pour les arts était au centre de ma vie. Ainsi donc, l'écriture et la danse constituaient le coeur qui faisait battre mon existence et lui donnaient un sens.

Puis, subitement, presque plus rien. L'écriture est pratiquement morte au moment-même où je me suis mise à me perdre dans le cycle parfois infernal du métro-boulot-dodo. En d'autres termes, au moment où j'ai commencé à m'investir dans le Faire, au détriment de l'Être. Les temps ont ensuite passé, laissant des traces profondes d'un désarroi que je ne m'expliquais pas. C'est maintenant que tout cela refait surface en prenant pour moi, un sens inouï. Comment pouvons-nous nous sentir heureux et comblés dans une existence où nous ne mettons pas de l'avant, ce pourquoi nous avons été faits? Autrement dit, si nous n'exploitons pas ce que nous sommes et les talents que la vie nous a offerts, il devient difficile de sentir que la vie a un sens profond.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous demander : "Aimez-vous votre vie? Vous sentez-vous heureux? Sentez-vous que vous vous actualisez et que vous exploitez vos ressources, vos forces et les dons que l'univers a semés en vous?" Ne serait-il pas triste de ne pas exploiter ce que vous Êtes, aux tréfonds de vous-mêmes, de ne pas le dévoiler au grand jour? Exploiter nos forces personnelles, voilà une façon de rendre grâce et de laisser en cette vie une trace dont l'âme du monde portera longtemps le souvenir. J'aimerais vous demander "Aimez-vous ce que vous faites?"... Mais je vous demanderai plutôt "Aimez-vous ce que vous êtes?" Si vous répondez oui, alors vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Quand j'ai saisi pour ma part, que ma vie perdrait son sens profond si je ne continuais pas de donner, tout est devenu clair. Ce qui est exaltant, c'est que nous pouvons tous, chacun, donner à notre façon bien personnelle.

Le simple fait de marcher en nature en l'appréciant sincèrement, en y mettant de votre coeur, en semant de l'amour dans ces paysages que vous trouvez beaux, voilà une façon de semer de vous dans cette nature. N'est-il pas merveilleux de penser que par le regard que nous portons sur le monde, on pose le geste de donner?

L'arbre que vous regardez avec des yeux remplis de gratitude n'est-il pas soudainement plus beau? Voyez à quel point chaque fois que vous donnez, c'est tout autant votre propre bonheur que vous nourrissez.

Hier, dans l'après-midi, j'ai eu envie de prendre quelqu'un par surprise. Sans raison, je me suis donc rendue au bureau de poste et j'ai envoyé un colis tout simple à une personne qui m'est chère. Ce n'était pas son anniversaire et il n'y avait aucun événement à souligner. Ce n'était pas un jour spécial... C'était une journée que j'avais décidé de colorer un peu plus. Faut-il attendre une occasion pour faire plaisir? C'est encore bien plus savoureux lorsque c'est inattendu!

En revenant de la poste, j'avais le coeur gonflé de bonheur, toute heureuse étais-je que mon paquet soit parti, transportant dans son enveloppe, un peu de mon coeur.

1 commentaire:

  1. Tu m'épates ma belle.............. vraiment...... bravo! Maintenant, on met tout ca en pratique!!!! hihihihi

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